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  La balance des paiements
 

Balance des paiements[s1] 

 

compte retraçant l'ensemble des opérations impliquant des paiements en provenance ou à destination de l'étranger.

La balance des paiements comprend la balance commerciale[1], la balance des invisibles1 (ces deux premiers postes constituant la balance des paiements courants), la balance des capitaux à long terme1 et la balance des capitaux à court terme1. Si les sorties de capitaux au titre des échanges (de biens ou de services) et des capitaux à long terme l'emportent sur les entrées, il faut bien se procurer quelque part les fonds en devises nécessaires. Cela s'effectue de deux manières : soit les banques (y compris la banque centrale) empruntent à l'étranger, soit la banque centrale puise dans les réserves de devises dont elle a généralement la responsabilité. Le premier mode d'approvisionnement (emprunts) se traduit par des entrées de capitaux à court terme, le deuxième par une diminution des avoirs en caisse. Dans les deux cas, la position monétaire extérieure du pays s'est dégradée, puisqu'il possède moins de devises ou qu'il en doit davantage. La position monétaire extérieure désigne donc le montant net des avoirs en caisse ou à court terme d'un pays donné. C'est la variation de cette position qui permet de financer l'éventuel déficit des autres postes de la balance des paiements ou qui, à l'inverse, se gonfle lorsque les autres postes de cette balance sont excédentaires. Mais, par définition, la balance des paiements elle-même est toujours équilibrée : une sortie de devises est financée par une diminution de la position monétaire extérieure, une entrée l'est par une augmentation. Ce que l'on appelle habituellement excédent ou déficit de la balance des paiements désigne en réalité une augmentation ou une diminution de la position monétaire extérieure.

 

Balance commerciale

compte retraçant les échanges de marchandises (exportations, c'est-à-dire ventes, et importations, c'est-à-dire achats) entre un pays et le reste du monde. Le solde de la balance commerciale mesure la différence entre les ventes et les achats : il permet de connaître la quantité de devises (ou monnaies étrangères) qui sont entrées ou sorties du territoire au titre de son activité commerciale.

La balance commerciale est de moins en moins significative, en raison de la forte progression des échanges internationaux de services, qui ne sont pas pris en compte par la balance commerciale : assurances, services financiers, télécommunications, transports, tourisme, brevets, redevances (par exemple : ce qui est versé à Walt Disney Company pour utiliser l'image des personnages créés par Walt Disney), etc., représentent désormais un tiers des échanges de marchandises. On peut donc imaginer qu'un gros déficit de la balance commerciale soit compensé par un excédent des échanges de services (appelés aussi invisibles), et inversement. Mais le chiffre de la balance commerciale est connu tous les mois, alors que celui des invisibles n'est connu que tous les trimestres, avec retard et avec une certaine approximation, car les services, le plus souvent immatériels, n'ont pas à passer par un port ou un service de douanes pour être échangés.

 

Balance des invisibles

compte retraçant les sorties ou les entrées de devises liées à des services ou à des transferts unilatéraux.

Le terme d'invisibles signifie tout simplement que la contrepartie de ces paiements n'est pas matérialisable. Lorsqu'il s'agit d'échanges de services, on achète ou on vend des droits de propriété (licences, brevets), des droits d'exploitation (redevances), des prestations particulières (tourisme, transport, télécommunications, assurances, gestion de fonds, etc.), des revenus de facteurs de production (salaires versés à des résidents étrangers, intérêts de prêts, dividendes...). Bien qu'il s'agisse d'invisibles, il y a toujours, dans ce cas, une contrepartie en échange du paiement. En revanche, dans le cas des transferts unilatéraux, cette contrepartie n'existe pas : dons publics ou privés, rapatriements de salaires de travailleurs immigrés, etc. Dans le cas de la France, les ventes de services à l'étranger en font le deuxième exportateur mondial (derrière les Etats-Unis), si bien que la balance des invisibles a été longtemps fortement excédentaire. Depuis quelques années, le montant croissant des emprunts effectués à l'étranger occasionne un gonflement des versements d'intérêts qui a sensiblement réduit l'excédent. A l'inverse, des pays comme le Japon ou l'Allemagne ont une balance des invisibles fortement déficitaire, ce qui explique l'importance d'un excédent commercial pour compenser.

 

 

Balance des capitaux à court terme

compte retraçant les prêts ou les placements à moins d'un an effectués entre un pays et le reste du monde.

Ce compte comprend deux éléments. D'une part, les capitaux non bancaires : les agents (entreprises ou particuliers) d'un pays peuvent décider de placer leurs fonds à court terme dans un autre pays, ce qui contraint les banques du premier pays à s'approvisionner en devises pour satisfaire cette demande. D'où le deuxième élément : les capitaux bancaires. Pour satisfaire cette demande accrue, les banques peuvent en effet être amenées à emprunter des fonds à l'étranger. Dans ce cas, les sorties des agents non bancaires sont compensées par des emprunts des banques. Mais les banques peuvent décider de s'endetter à l'étranger pour d'autres raisons : par exemple, pour se procurer des fonds moins coûteux, si le niveau des taux d'intérêt étrangers est moins élevé que le taux d'intérêt national. Est considéré comme placement à court terme toute acquisition de titres pouvant être cédés dans l'année ou tout prêt conclu initialement pour une durée de moins d'un an.

 

Balance des capitaux à long terme

compte retraçant les mouvements de capitaux à plus d'un an entre un pays et le reste du monde.

Dans les mouvements de capitaux à plus d'un an, on distingue traditionnellement :

- les investissements directs, c'est-à-dire les capitaux investis dans une création ou un rachat d'entreprise étrangère (ou le rachat de plus de 20 % du capital social, s'il s'agit d'une société cotée en Bourse) ;

- les investissements de portefeuille, c'est-à-dire les achats de titres négociables en Bourse ou sur un marché spécialisé (obligations, actions, bons du Trésor) ;

- les emprunts à long terme, c'est-à-dire les emprunts effectués par une société à l'étranger pour une durée supérieure à un an (exemple : EDF émettant un emprunt obligataire aux Etats-Unis).



[1] Voir encadré ci-dessous


 [s1]Source : dictionnaire Alternatives économiques.

 
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